LETTRE D'UN RESTAURATEUR

01/03/2021

J'ai interviewé en direct des personnes, à d'autres j'ai envoyé des questions par mail. C'est le cas pour Vincent Colatosti, restaurateur qui a fondé le restaurant lyonnais ICEO, spécialisé dans les saveurs méditerranéennes.

Comme nous le savons, la crise sanitaire frappe au cœur des professionnels des métiers de bouche. A l'heure actuelle les restaurateurs n'ont aucune vue sur leur proche avenir et ce malgré le fait que bon nombre d'entre eux ont su investir pour éviter la propagation du virus.

Je laisse la parole à cet entrepreneur du Goût, engagé et passionné, qui sait résumer parfaitement l'état dans lequel se trouve ces professionnels qui savent enchanter nos palais.

Bonjour, je m'appelle Vincent Colatosti, j'ai 36 ans, je peux me permettre de dire que je fais de la restauration depuis très petit. En effet, je suis issu d'une famille de restaurateurs. J'ai effectué toutes mes formations avec des chefs reconnus dans le métier. Je connais donc l'ombre et la lumière de ce métier !

Je suis patron du restaurant ICEO à Lyon 7ème qui est ouvert depuis 2004.
ICEO est un restaurant aux saveurs méditerranéennes : I comme Italie, C comme Corse, E comme Espagne, O comme Orient.

Ce restaurant a 250 places assises avec une terrasse de 150 places. Nous
sommes ouvert tous les jours sauf le
dimanche.

Cette crise est inédite. Elle est terriblement dure à accepter pour nous car la communication qui est faite autour fait que l'on nous désigne presque comme des fautifs. Cela est difficile à vivre.

A ce jour il me semble que rien ni aucune aide pourra combler ce manque de travail, cette perte de chiffre d'affaires

Nous n'avons aucune perspective pour le futur et notre seule survie tient avec des prêts qui vont être très compliqués à rembourser lors des prochaines échéances. Ce gouvernement nous verrouille et nous force à vivre à crédit si on veut survivre, si on refuse c'est la clé sous la porte. Ce qui veut dire également le licenciement de milliers de personnes.

Cette crise est inédite. Elle est terriblement dure à accepter pour nous car la communication qui est faite autour fait que l'on nous désigne presque comme des fautifs. Cela est difficile à vivre.

Il faut ajouter que les compagnies d'assurance sont censées nous indemniser pour une perte de chiffre d'affaires suite aux fermetures demandées par les pouvoirs publics, (clause mentionnée sur mon contrat d'assurance) mais elles ne sont pas présentes à nos côtés.
Quand nous pourrons rouvrir ce sera avec un protocole sanitaire extrêmement renforcé. J'ai subi quatre contrôles en deux mois d'activité après le premier confinement et je le comprends car la crise sanitaire est réelle. Mais ce protocole sanitaire est encore un surcoût pour nous.

Quid des aides ?
Les aides du gouvernement de janvier sont disponibles depuis le 26 février et seront finalement payées mi-mars ! Mais entre-temps les échéances de loyers et autres frais fixent continuent.

Au premier confinement j'ai effectué de la vente à emporter en mode « click and collect ». Ce fut un challenge compliqué à mettre en route, en effet il y a un packaging à respecter, une rotation des produits qui peut être très vite défavorable et empêcher cette solution d'être rentable.

Cette crise va laisser des traces, certains ne pourront rouvrir, beaucoup d'entre
nous ont investi toute leur vie et leur trésorerie dans leurs aventure de restaurateurs. Comment vont-ils survivre ?
Le gouvernement va devoir faire preuve de beaucoup de souplesse, de compréhension, et d'autorité surtout au niveau du respect de notre profession vis-à-vis des compagnies d'assurance et des banques qui sont censées nous suivre et nous aider.
Nous sommes des distributeurs de bonheur et de plaisir, nous faisons partie de la vie de la vie quotidienne des français, nous formons un important tissu économique, le gouvernement doit donc nous aider et nous écouter.

Bien cordialement.

Vincent Colatosti
ICEO restaurant / www.iceorestaurant.fr